Il est capital de connaître son carnet d’ordres avant de passer un ordre de Bourse sur une valeur. Le carnet d’ordres fait une synthèse à un instant donné de l’état de la demande et de l’offre sur une action. Il présente les 5 meilleures demandes (acheteurs) et les 5 meilleures offres (vendeurs) sur le titre : nombre d’ordres, prix et quantités. Ces données sont importantes et permettent au trader de placer ses ordres en toute connaissance de cause. De la sorte, vous ne prenez plus le risque de voir votre ordre exécuté à un mauvais prix, fractionné ou non exécuté. On vous propose ici un guide complet de tout ce qu’il faut connaître sur le carnet d’ordres dans le cadre d’une vente ou d’un achat d’actions.
Un carnet d’ordre est un tableau de deux colonnes et cinq lignes (2X5). L’une des colonnes présente les données sur l’achat et l’autre, celles sur la vente. À l’intérieur de chacune d’elles, on retrouve les 5 meilleures demandes (achat) et les 5 meilleures offres (vente), le nombre d’ordres proposés et le nombre de titres.
Il s’agit du prix en euro pour lequel ont été passés les ordres. Il présente souvent les 5 meilleures demandes d’achat et les 5 meilleures offres de vente.
Il s’agit du nombre de titres concernés par les ordres passés à ce prix ou du nombre de traders qui souhaitent vendre ou acheter une action.
C’est le nombre d’ordres passés à ce prix ou à ce cours.
Par ailleurs, la lecture se fait ligne par ligne. Les ordres d’achat se trouvent à gauche et les ordres de vente à droite.
Pour se servir du carnet d’ordre, le trader regarde la demande et l’offre sur un actif boursier. Dans le même temps, il examine avec attention les transactions. Cela lui permettra de fixer un seuil de déclenchement pour positionner son ordre afin qu’il soit exécuté à un prix avantageux.
Dans le cadre d’un trading au carnet d’ordre, les traders font couramment usage de deux termes : le spread et la fourchette. Le spread correspond à la différence entre le meilleur prix vendeur et le meilleur prix acheteur. C’est l’un des indicateurs les plus importants du marché. Plus le spread est grand, plus le marché est nerveux. Les brokers sont en principe rémunérés au spread.
Quant à la fourchette, elle désigne les données présentes dans la première ligne du carnet d’ordres. C’est le lieu de positionnement des meilleurs ordres de vente ou d’achat à un instant T.
Admettons que vous souhaitez passer un ordre d’achat à un moment donné. La valeur cote 219 euros et vous désirez en acheter 10 à 218,5 euros. Avec une limite fixée à 218,50 euros, vous passez donc l’ordre d’achat de 10 actions.
Dans les secondes d’après, la Bourse de Paris (SuperCac) va intégrer votre ordre dans son système informatique. La présentation du carnet d’ordre va changer. Votre ordre d’achat viendra se placer dans la colonne « achat ».
Supposons maintenant que le nombre d’actions demandées à 218,5 euros est de 50 désormais et qu’il y a trois ordres à ce prix. Tant que des vendeurs de ce titre à 218,5 euros ne se présenteront pas, votre ordre ne sera pas exécuté et restera dans le carnet d’ordres. Et ce n’est pas tout ! Même s’il représente actuellement la meilleure demande du carnet, votre ordre ne sera pas exécuté si ce prix n’est pas atteint.
Si vous souhaitez acheter des actions à coup sûr, il est conseillé d’être un peu moins exigeant sur le prix. Pour ce faire, vous devez donc regarder les meilleures offres de vente et choisir votre prix de sorte qu’il soit égal ou plus proche possible de l’une d’entre elles. Si vous choisissez un prix déjà présent dans le tableau, il existerait une contrepartie et votre ordre sera alors immédiatement exécuté et disparaitra du carnet d’ordre.
Par ailleurs, il convient de préciser que les ordres « tout ou rien », les ordres avec plage de déclenchement et les ordres à seuil ne sont pas présents dans le carnet d’ordres.
Durant plusieurs dizaines d’années, la cotation des titres à la bourse de Paris s’exprimait avec deux décimales après la virgule. De nombreuses valeurs sont ensuite passées à trois décimales en 2008-2009. Cependant, la réforme MIFID-II de 2018 a inséré désormais une plus grande précision.
À l’heure actuelle où les grandes bourses se font une guerre effrénée dans le but d’attirer les faveurs des investisseurs, il faut noter qu’un nouveau cap a été franchi en ce qui concerne la précision des cours.
Seulement, cela s’est fait au prix d’une délicate complexité pour les investisseurs. Il n’y a pas une règle unique en effet. Mais simplement des critères qui dépendent de la liquidité du titre (nombre de transactions journalières) et du niveau du cours.
On peut ainsi se demander quel est l’intérêt d’avoir une telle précision pour certaines actions. Oui, quelle différence entre 38,425 et 38,430 ? Vu sous cet angle, ce n’est pas vraiment évident. Mais pour les valeurs qui cotent moins de 1 euro (les « penny stock »), cela trouve tout son sens.
C’est simple, avec une limite à deux décimales, si une valeur dont le cours est très faible passait de 0,09 à 0,10 euro, elle aurait ainsi enregistré un bond de 10% entre deux cotations. C’est tout simplement « embêtant » ! C’est beaucoup plus pratique aujourd’hui quand on passe de 0,1000 à 0,1001.
L’intérêt, c’est également de réduire la fourchette (« spread ») entre le meilleur vendeur et le meilleur cours d’achat au sein du carnet d’ordres. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de la réforme MIFID-II. Elle permet un meilleur équilibre entre les intervenants et projette d’améliorer le processus de formation des prix.
Votre ordre doit respecter le pas de cotation mentionné dans le tableau pour qu’il soit considéré comme valide. Si vous passez un ordre avec un nombre à virgule alors que le pas de cotation est de 1 euro, le système le rejettera. C’est un facteur qu’il faudra intégrer avec la pratique.
Il est facile de remarquer que beaucoup d’ordres sont focalisés sur des chiffres ronds : 30 euros, 100 euros, etc. Cela est notamment relié à la façon de penser des investisseurs et à la propension générale pour des valeurs arrondies.
Afin d’éviter ces accumulations, il sera astucieux de décaler votre prix de vente ou d’achat de quelques dixièmes d’euros. Vous aurez ainsi une garantie supplémentaire d’exécution de l’ordre. Par exemple, plutôt que de placer un achat à 100 euros, il est préférable de le mettre à 100,1.
En effet, le niveau psychologique de 100 euros pourrait être trop concentré par beaucoup d’ordres qui peut-être ne seront pas tous exécutés. Aussi, votre prix de revient pourrait ne pas être vraiment intéressant. De même, pour une vente, il serait plus indiqué de préférer 99,9 à 100 euros.
Le carnet d’ordre vous offre ainsi la possibilité de connaître les tendances du marché (demande et offre) en temps réel. De la sorte, vous pouvez alors prendre des décisions plus éclairées. Il permet également d’être réactif dans un laps de temps sur un actif.