Les phases d’un cycle économique ont une incidence directe sur les performances et les conditions des marchés, et cela, indépendamment des actifs concernés. Que l’économie soit en période d’expansion ou de contraction, il est nécessaire que le trader comprenne les différents enjeux et implications de ces phénomènes. Pour vous aider, un certain nombre d’indicateurs peuvent être suivis afin d’anticiper ces changements importants dans l’économie et d’investir en fonction des différentes phases du marché. Vous aurez ainsi plus de chance de prévenir les pertes potentielles et de saisir les opportunités qui se pointent.
Entre récession et croissance, les cycles économiques correspondent à des périodes différentes dans une économie. On utilise divers modèles pour illustrer ces cycles en tenant compte des écarts des durées. Cependant, il faut noter qu’on observe chaque fois une succession naturelle de phases de contraction puis d’expansion.
Certains indicateurs et facteurs sont utilisés pour surveiller ou observer l’évolution de ces stades économiques. C’est ainsi qu’on arrive à mesurer la croissance d’une économie. Le Produit Intérieur Brut (PIB) est un exemple d’indicateur. Il traduit la santé d’une économie en présentant la valeur des biens et services qu’elle a produits.
Le PIB et les chiffres économiques sont publiés par les gouvernements et actualisés régulièrement. Les analystes financiers et économiques s’en servent pour comparer et anticiper le mouvement des cours. Pour ce faire, ils se basent surtout sur les données historiques (celles relatives à l’année précédente ou au trimestre dernier).
On compte quatre périodes au sein d’un cycle économique :
Du fait que l’activité économique tend à s’alimenter elle-même, ce phénomène produit un cercle vicieux lorsque l’économie est en crise, ou à l’inverse un cercle vertueux en temps de croissance. Il est essentiel de connaître la progression de ces cycles au moment d’ouvrir vos trades, car les effets et conséquences de ces phases impactent même les actifs les plus performants.
Durant la phase d’expansion, les entreprises et les secteurs présentent des rendements en augmentation. Ils sont notamment boostés par une hausse du budget des ménages (augmentation du revenu moyen) et de l’emploi (diminution du taux de chômage).
Ainsi, on note un accroissement de la demande, et donc de la consommation. De ce fait, les entreprises cherchent à investir davantage. Les flux d’échanges sont soutenus et réguliers. Tous ces facteurs entrainent une croissance progressive du PIB et une augmentation du taux de l’inflation.
Inévitablement, la phase d’expansion atteint son apogée, un optimum qu’elle ne peut franchir. Cela implique un ralentissement de l’activité économique. S’ils restent tout de même positifs, les taux d’emploi, les investissements et les dépenses finissent par perdre de la force. Chaque nouveau trimestre, le PIB tend à reculer tout en restant également positif. L’inflation peut alors accroitre quant à elle.
Lors de cette période de récession, l’inflation faiblit, les niveaux de dépenses, d’investissements et d’emploi chutent. Le PIB décroit visiblement. On assiste à un déclin économique se présentant comme le reflet inversé de la phase d’expansion.
Le PIB finit invariablement par remonter après avoir chuté jusqu’à un certain niveau. Cette période est marquée par un creux, encore appelé « dépression ». Celui-ci repart à la baisse au même titre que la confiance des consommateurs et des investisseurs.
Avec le temps et grâce aux prix bas, les dépenses par les entreprises et les particuliers reprennent. Cela finit par créer une boucle clôturant un cycle économique. Une nouvelle phase d’expansion se poursuit ainsi.
En règle générale, on considère que deux trimestres marqués par une décroissance du PIB témoignent du commencement d’une récession économique, tandis que deux trimestres marqués par une croissance du PIB sont le signal du début d’une phase d’expansion.
Que ce soit pendant les saisons de crises ou d’expansion, l’activité économique a tendance à s’auto-alimenter. En effet, lorsque l’économie est en croissance, la consommation et les salaires augmentent. Les sociétés sont plus productives, ce qui entraine une hausse de la demande. Il s’installe ainsi un cercle vertueux tirant la croissance économique.
À l’opposé, s’il y a une crise (crise de change, explosion de bulle, baisse des gains de productivité, etc.), le taux de chômage augmente. Les embauches, la consommation …, sont refrénés. Dans ce schéma, il s’installe plutôt un cercle vicieux bloquant le développement économique.
Cette alternance d’expansion et récession s’observe sur des périodes plus ou moins longues appelées cycles économiques.
Il a été mis en évidence principalement quatre cycles économiques :
Le cycle de Kondratiev est le cycle économique le plus célèbre. Il a été identifié en 1920 par l’économiste soviétique Nikolaï Kondratiev. Dix ans plus tard (vers fin 1930), ce cycle sera étoffé par Joseph Schumpeter. Selon celui-ci, les innovations font leur apparition par « grappes » et tirent la croissance économique durant 20 à 30 ans. Puis, lorsque les innovations atteignent leur apogée, la croissance se tasse. Il faudra d’autres innovations pour relancer l’économie à leur tour.
C’est à l’économiste américain Simon Kuznets que nous devons le cycle de Kuznets. Théorisé dans les années 1930, ce cycle serait basé sur des fluctuations démographiques qui stimuleraient l’activité économique par vagues. Il dure entre 15 et 25 ans.
Théorisé en 1862 par l’économiste français Clément Juglar, le cycle de Juglar correspondrait à la dynamique de l’investissement des sociétés. Cela se caractérise en un premier temps par une phase d’investissements soutenus. Puis par un plongeon de l’investissement (donc de la croissance) une fois qu’ont été réalisés tous les investissements rentables. Le cycle de Juglar dure 8 à 10 ans.
Ce cycle a été identifié par l’économiste anglais Joseph Kitchin dans les années 1920. Le cycle de Kitchin est basé sur la politique de stock des entreprises. Il dure entre 3 à 4 ans et se caractérise par une phase d’expansion de 2 ans environ suivie d’une phase de croissance ralentie également d’environ 2 ans.
Ces dernières décennies, l’analyse des cycles a un peu perdu de son crédit. Ces théories sont en réalité purement descriptives. Elles peinent à expliquer les causes des périodes de crise et de croissance.
D’après le cycle de Kondratiev par exemple, la forte croissance de l’après-guerre est suivie d’une trentaine d’années de croissance lente avant le début d’un nouveau cycle. Dans cette logique, au début des années 2000 on aurait dû connaître une nouvelle phase de croissance. Dans les faits cependant, la croissance moyenne a continué à régresser dans les pays développés.
En résumé, il faut noter que les conditions sous-jacentes de l’économie sont généralement à l’origine des variations à court terme sur les marchés. Le cycle économique suit des dynamiques ayant été observées et validées sur la base de données historique. Cela en fait une notion incontournable dans l’investissement et dans le trading. Que votre stratégie soit à long ou à court terme, il existe des indicateurs, des outils techniques et des facteurs économiques permettant le repérage de ces phases. Ainsi, le trader pourra anticiper les tendances qui s’annoncent et prendre des décisions de trading plus avisées. Au moment d’ouvrir vos positions, il est donc important de connaître la progression de ces cycles, puisque les effets et conséquences de ces phases impactent même les actifs les plus performants.